2010-07-27

Toujours un pari, pour Zonebourse

Métiers : Biopharmacie

Forces : technologie reconnue à travers de partenariats

Faiblesses : Pipe-line encore jeune

Raisons de la Recommandation :

Nous avions à dessein employé le mot « pari » dans nos précédentes publications, tant le succès du seul candidat médicament en stade avancé de la société nous semblait être assez binaire : où il était autorisé et c’était le succès, où il était recalé, et c’était la chute de la valorisation boursière. Malheureusement pour la société, son personnel, et ses actionnaires, l’autorité compétente américaine a fait connaître son avis, négatif. Il était déjà très probable depuis mai, lorsque sur les 17 membres du comité consultatif chargé de remettre son rapport, un seul s’était prononcé favorablement, les seize autres avaient émis un avis négatif. La FDA n’a donc fait que suivre ce qui lui avait été recommandé.

Malgré tout, certains investisseurs semblaient espérer un miracle, puisque le cours avait repris en quelques séances 50 % sur les plus bas de mai dernier. Il est vrai cependant qu’il reste à attendre l’avis de l’autorité européenne, mais on la voit mal approuver un médicament qui vient d’être refusé aux USA, et pour lequel d’autres études « à long terme » ont été demandées. Il nous semble qu’il n’y ait que très peu d’espoir de ce côté.

Evidemment le naproxcinod n’est pas le seul produit de l’entreprise, mais les autres sont encore à des stades précoces de recherche. Le NCX 116 traitant le glaucome (qui fait l’objet d’un partenariat avec Bausch & Lomb) arrive en fin de phase II, deux autres sont en cours de phase II, quant au NCX 6560 dont la société estime qu’il est « un atout significatif », il achève seulement la phase I, de même que le produit développé avec Merck ; quant aux trois autres, ils n’en sont qu’au stade préclinique ou de recherche. Il n’existe donc aucun espoir à court terme de voir un futur candidat médicament validé.

La course contre la montre avec la consommation de trésorerie va donc reprendre, d’une manière un peu plus cruciale cette fois, et bien que nous n’ayons pas la prétention de dire à la société ce qu’il faut faire, il faut nous semble-t-il néanmoins avant tout définir les priorités, la stratégie, et surtout activer les partenariats. Cela va nécessairement prendre du temps.

Car c’est à ce jour la seule force de l’entreprise sur laquelle l’on puisse s’appuyer : elle dispose de plusieurs partenaires qui peuvent l’épauler, quitte à entrer à son capital et redéfinir avec elle les programmes à conserver. C’est d’une certaine manière ce qu’ont fait certaines sociétés de biotechnologies comme le belge Devgen avec Monsanto ou encore le hollandais Crucell avec Johnson & Johnson, les laboratoires américains ayant pris respectivement 6 et 17 % du capital des sociétés en question. Avec le risque de leur ôter tout aspect spéculatif : elles deviennent moins opéables. D’autre part, il ne faut pas oublier que le FSI est entré au capital de Nicox lors de la dernière levée de fonds, et l’on n’ose imaginer qu’il puisse sortir actuellement. Il devrait logiquement l’aider à se redéployer ou à nouer d’autres partenariats. Enfin, il ne faut pas négliger la détermination du management, qui n’avait pas hésité en 2003, lors de l’abandon du projet de la part d’AstraZeneca, à le reprendre seul.

Objectifs de cours :

Avec la déception, les estimations de valorisation de la société sont évidemment revues à la baisse, d’autant que bien des cabinets d’analyse de la place avaient fondé de grands espoirs sur le produit ; leur réaction en est d’autant plus négative maintenant. Beaucoup ne se réfèrent plus qu’à la valeur de la trésorerie, soit 135 m€ environ à fin mars c'est-à-dire un cours voisin de 1,80 €. C’est tout de même un peu court comme approche malgré tout, pour la bonne raison que si l’entreprise va continuer à consommer du cash (une centaine de millions en vingt mois jusqu’ici), et si celui-ci va donc se réduire progressivement, du potentiel, certes aléatoire, existe quand même, ne serait-ce qu’en raison des accords déjà signés. Pourquoi la « prime » qui avait été accordée si généreusement au naproxcinod ne le serait-elle pas à d’autres aspects de la société maintenant ? Et l’entrée d’un partenaire au capital pourrait être d’autant plus intéressante pour lui que la valorisation de l’entreprise est faible.

Depuis notre première note sur Nicox (5 mars 2008, le cours était alors de 8,50 €) nous n’avons de cesse de dire qu’il s’agit d’un pari ; nous l’avions répété le 6 novembre 2009 (à 7,60 €), nous pouvons le redire également maintenant, et plus que jamais, à 2,30 €. La valeur n’a sans doute pas fini d’occuper les opérateurs à court terme et de subir d’amples variations.

Sur un plan plus industriel, les mois qui viennent devraient être consacrés par le management à une réflexion stratégique de grande envergure, qui a d’ailleurs déjà dû commencer depuis mai, le problème pour lui c’est que le temps presse quand même, 135 millions de trésorerie ça fond en quelques trimestres. Au plus bas en 2003 le cours avait coté un peu plus d’un euro, on n’en est plus très loin. Le pari reste entier, mais il a changé de nature.

Auteur : Marc Bouche
Source : Zonebourse
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Un bon article résumant bien la situation, si ce n'est une conclusion comportant des erreurs :
- 135M€ ça ne fond pas en quelques trimestres, en tout cas plus maintenant car le cash ne va pas être brulé au même rythme que ces derniers temps, mais plutôt au même niveau qu'il y a quelques années. NicOx a vécu des années sans avoir une telle tréso devant elle, et pour cause les dépenses ne sont pas les mêmes en stade préclinique ou clinique peu avancé (pour le reste les partenaires sont là pour financer).

- Au plus bas en 2003 le cours a coté autour de 1,3€, mais le nombre d'actions en circulation était très différent, donc en partant de ce principe on aurait plutôt (à la louche) un plus bas autour de 0,9€. Il faut en effet penser capitalisation plutôt que cours du titre.
Et la situation était très différente : un pipeline plus riche mais aucun partenariat de taille.

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