2007-05-11

Nicox : profitabilité prévue en 2010

Eric Castaldi, directeur financier de Nicox, société biopharmaceutique française, prévoit de lourdes dépenses de recherche et développement sur l’ensemble de l’année.

Les résultats du premier trimestre sont-ils en ligne avec vos objectifs ?

Eric Castaldi : Ces résultats sont en ligne avec nos attentes car nous savions que nous allions recevoir des paiements échelonnés de Merck et de Pfizer. Nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 8,7 millions d’euros contre 0,7 million d’euros au premier trimestre 2006. Au sein de ces 8,7 millions, nous avons récupéré 5 millions d’euros de la part de Merck et un million de Pfizer. Il faut donc prendre en compte ces 6 millions d’euros supplémentaires qui viennent contrebalancer les dépenses opérationnelles. Il s’agit d’une situation atypique s’expliquant par ces paiements échelonnés. Nous ne sommes pas en retard sur notre plan de développement. Il y a une augmentation de nos dépenses de recherche et développement (6,1 millions d’euros), du crédit d’impôt recherche (1,9 million d’euros) à recevoir sur le trimestre. Ces résultats du premier trimestre ne représentent pas du tout ce que nous attendons pour le reste de l’année.

Quelles sont vos perspectives pour l’ensemble de l’année ?

E. C. : Nous avons prévu un plan de développement important sur le naproxcinod. Il va donc y avoir une accélération des dépenses sur les prochains trimestres. Nous serons donc en situation de pertes à la fin de l’exercice, ce qui sera une situation normale à notre niveau de développement. Toutefois, les résultats 2007 seront supérieurs à ceux de 2006. La profitabilité arrivera lorsque nous aurons déposé un premier produit sur le marché. A l’heure actuelle, le naproxcinod est le produit le plus proche de la mise sur le marché. Nous allons déposer l’autorisation de mise sur le marché de ce produit au premier trimestre 2009. Nous aurons probablement l’autorisation de le commercialiser un an après. Donc nous tablons sur la profitabilité de Nicox à partir du premier trimestre 2010.

Vous avez réalisé une augmentation de capital de 130 millions d’euros. Comment allez-vous utiliser cette manne ?

E. C. : Cette somme va servir à financer tous les programmes de recherche et développement du groupe et en particulier le naproxcinod, jusqu’au dépôt de l’autorisation de mise sur le marché en 2009. Nous disposons aujourd’hui de 200 millions d’euros de trésorerie. Nous ne devrions pas faire à nouveau appel au marché.

Ne souffrez-vous pas d’une trop forte dépendance vis-à-vis de Merck et Pfizer ?

E. C. : Merck et Pfizer sont des grands noms de l’industrie ce qui nous apporte une réelle validation de la technologie. De plus, les marchés de Merck et de Pfizer sont indépendants entre eux (Pfizer sur l’ophtalmologie, Merck sur les antihypertenseurs). Nous estimons que le potentiel de ces deux accords est encore sous-valorisé. Enfin, nous recherchons un troisième partenaire sur le naproxcinod.

Pourquoi avoir choisi d’arrêter le développement du NCX 1000 en partenariat avec Axcan ?

E. C. : Il s’agissait d’un développement risqué car la maladie concernée (hypertension de la veine portale) est très complexe et ne connaît pas encore de traitement. Cet n’aura pas d’impact sur le portefeuille de produits. Le NCX 1000 était une étude de preuve du concept, qui n’a pas fonctionné mais a néanmoins montré un profil de sécurité et de tolérabilité. Notre collaboration avec Axcan peut continuer sur d’autres molécules.

Avez-vous d’autres projets ?

E. C. : Tous nos efforts et nos ressources sont dédiés au naproxcinod. Nous avons démarré l’étude 302 et la 303 devrait commencer prochainement. Nous avons d’autres pistes de développement (NCX 4016 pour le traitement du diabète...).


Propos recueillis par Lucie Morlot
redaction@boursorama

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