2007-07-03

Interview d'Eric Castaldi sur Tradingsat

Nicox : Interview, "Nous discutons avec des laboratoires de grande envergure"
Mardi 3 juillet 2007 à 12:55

(Tradingsat.com) - Aux dires des analystes, le naproxcinod représente les trois quarts au minimum de la valorisation boursière de NicOx. Eric Castaldi, directeur financier de la société, revient avec Tradingsat.com sur les perspectives de signature de partenariat pour ce produit phare.

Tradingsat.com : Le marché anticipe un futur accord au cours des 18 prochains mois pour le naproxcinod, votre produit phare en phase 3. Avez-vous été approchés ?

Eric Castaldi : Nous sommes en contact avec des partenaires potentiels depuis longtemps. Après avoir reçu les résultats du premier essai de phase 3 relatif au naproxcinod fin 2006, nous avons levé des fonds en janvier. Ensuite, nous avons commencé à présenter les données de cet essai clinique à des partenaires potentiels. Nous sommes depuis en discussions pour examiner les possibilités d'un accord. Nous discutons avec des laboratoires de grande envergure, dont certains se montrent intéressés.

Il faut bien comprendre cependant que le partenaire n'interviendra pratiquement pas sur le plan de développement du produit, qui est clairement identifié. Il s'agit de conclure les études de phase III et de déposer ensuite la demande d'autorisation de mise sur le marché. Ce qui nous intéresse, c'est de trouver un partenaire au moins un an avant le lancement commercial. Je rappelle que le dossier sera déposé au 1er trimestre 2009 pour un lancement estimé actuellement au 1er trimestre 2010. Dans ces conditions, nous souhaitons que le partenariat intervienne avant fin 2008.

Tradingsat.com : En quoi consisterait exactement un accord de partenariat pour le naproxcinod ?

Eric Castaldi : Un accord est constitué de "milestones payments" à la signature du deal d'une part, puis à différentes étapes à définir avec le partenaire. Il peut s'agir d'étapes de développement du produit comme d'étapes commerciales au franchissement de certains seuils de ventes du médicament. Pour le naproxcinod, l'accord comportera nécessairement des paiements échelonnés ainsi que des royalties. Mais j'insiste surtout sur le fait qu'il est très important pour nous d'obtenir des droits de commercialisation. Nous souhaitons vendre nos produits auprès de spécialistes, comme des rhumatologues par exemple.

Le naproxcinod nous donne l'occasion de passer du statut de société de Recherche & Développement à celui d'une société pharmaceutique réalisant des opérations commerciales. Lorsque nous aurons établi notre "short-list" de partenaires potentiels, nous étudierons ce qu'ils sont prêts à nous proposer en terme de droits commerciaux.

Tradingsat.com : Est-il d'ores et déjà possible de donner des indications sur les montants en jeu ?

Eric Castaldi : Nous ne pouvons rien dire à ce sujet aujourd'hui. Mais je peux assurer qu'il s'agit de sommes importantes. Notre produit est en phase 3, la preuve du concept est faite, c'est un marché de plus de 12 Milliards de dollars de chiffre d'affaires. Nous avons donc les arguments à faire valoir pour obtenir un bon deal. A titre d'exemple, il suffit de regarder ce que des sociétés de biotechnologies comme Genmab ont obtenu comme conditions avec un produit en phase 3.

Tradingsat.com : Pouvez-vous nous rappeler le potentiel de ventes estimé du naproxcinod ?

Eric Castaldi : Nous sommes délibérément prudents en tablant sur un chiffre d'affaires supérieur à 1 Milliard de dollars. Cela pourrait être beaucoup plus. Il faut savoir que le seul médicament bénéficiant d'une véritable promotion marketing dans le domaine visé par le naproxcinod aux Etats-Unis, le celebrex, génère toujours 2 Milliards de ventes annuelles. Or la classe à laquelle appartient ce produit est loin d'être exempte de tout problème.

Tradingsat.com : La présence au capital de Pfizer alimente parfois certaines rumeurs sur une prise de contrôle. Quel est votre avis sur la question ?

Eric Castaldi : En théorie, il est vrai que notre société est opéable compte tenu du fait que le public représente plus de 98% de notre actionnariat. Tout est donc possible. Nous n'avons néanmoins jamais été approchés pour discuter de ce genre de situation, même si un rachat de la société fait évidemment partie des choses qui peuvent se produire à l'avenir. En cas d'offre, ce sont les actionnaires qui décideront in fine, mais j'estime qu'il y a encore un gros potentiel de création de valeur avec notre portefeuille de produits. Je pense notamment aux accords avec Merck et Pfizer, qui sont largement sous-évalués par le marché compte tenu de ce que nous savons des travaux en cours.

Propos recueillis par F.B.

Source : Tradingsat

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