2007-10-05

Interview de M.Garufi en réaction à l'analyse de la SG

NicOx : pourquoi Michele Garufi croit au potentiel du naproxcinod sans occulter les risques du projet

05/10/2007 - 16h40

(Boursier.com) - Pas corrects : c'est en substance le sentiment communiqué par Michele Garufi, PDG de NicOx, au sujet de certains arguments développés dans une récente analyse du bureau d'études de la SG CIB, analyse dont les principales conclusions avaient rapidement filtré sur le marché en faisant grand bruit. Pour Boursier.com, Michele Garufi explicite une nouvelle fois la démarche de la société azuréenne concernant le développement du naproxcinod, son composé le plus avancé.

Boursier.com : Parmi les arguments défavorables développés, qu'est-ce qui vous semble injustifié ?

Michele Garufi Laisser entendre que, pour positionner le naproxcinod sur le marché, NicOx devra lancer et financer une étude sur le risque cardiovasculaire à long terme, est un argument complètement discordant par rapport à ce qui a toujours été notre position. Ce n'est pas une, mais plusieurs études de marché qui ont été menées aux Etats-Unis, par nous-mêmes mais aussi par des sociétés indépendantes. Et ces études montrent clairement que si la totalité du programme de phase III -une condition que nous avons toujours signalée- confirme les données déjà obtenues avec les essais 301 et MAPA, c'est-à-dire si nous réussissons à démontrer que le naproxcinod n'as pas d'effet néfaste sur la tension artérielle, alors le produit suscitera un très grand intérêt auprès des prescripteurs. Chacun peut évidemment attribuer la probabilité qu'il estime appropriée quant à la réussite des prochaines études, cela je l'accepte volontiers. Mais je ne suis pas d'accord pour dire que le produit aura besoin d'une étude à long terme démontrant la réduction des risques cardiovasculaires pour se positionner. Tout d'abord, la FDA n'a pas demandé une telle étude. Ensuite, dire que le marché aurait besoin de cette étude va à l'opposé des conclusions des panels des expertes interrogés. Bien sûr avant le lancement nul ne peut prédire avec 100% de certitude l'accueil qu'en fera le marché : mais toutes les informations dont nous disposons vont dans ce sens.

Boursier.com : Quelle notice peut-on envisager aujourd'hui pour le produit s'il parvient sur le marché ?

M.G. "Le naproxcinod n'échappera pas aux avertissements sur la sécurité cardio-vasculaire" : cette affirmation est trop réductrice. Nous avons toujours dit que le naproxcinod portera comme tous les anti-inflammatoires l'avertissement sur le risque d'accident cardiovasculaire grave à long terme (en tous cas au moment de son lancement). Cet élément a toujours été pris en compte dans les études de marché dans la présentation du profil du produit. Ce que nous cherchons par rapport aux autres anti-inflammatoires, c'est à atténuer, voire à supprimer dans le meilleur des cas, l'avertissement sur le risque d'élévation de la pression artérielle (lequel n'a rien à voir avec l'avertissement sur le risque cardiovasculaire). C'est cela qui permet d'obtenir le profil différencié du produit qui, selon les études de marché, en ferait un produit très intéressant pour les médecins.

Boursier.com : En particulier chez les patients hypertendus...

M.G. En général, mais également chez les personnes âgées ou à risque - qui composent la plus grande partie de la population arthrosique.

Boursier.com : Comment sera évalué le programme au plan statistique ?

M.G. Nous avons dit, et redit, que nous n'allions pas mener d'analyse statistique des résultats de la seule étude 301 dont la population n'est simplement pas suffisante pour une analyse statistique. Nous avons donné des différences de niveau de millimètres de mercure qui nous paraissent cliniquement significatives - et paraissent telles au principal investigateur de l'étude et aux expertes du secteur. Mais nous avons aussi bien expliqué que nous comptions mener une analyse statistique (304, ndlr) une fois les études de phase III terminées. Ce plan d'analyse statistique, partie intégrante du programme de développement global en vue de l'enregistrement du naproxcinod, a été présenté à la FDA qui a approuvé ce plan.

Boursier.com : Alors, le produit génère toujours de l'intérêt auprès d'éventuels partenaires ?

M.G. Dire qu'il n'y a pas de laboratoires intéressés, cela est complètement faux. Nous avons de nombreux contacts et rendez-vous. Cela ne veut pas dire qu'il y n'y a pas de risque et qu'un accord et déjà dans la poche. L'élaboration d'un accord aussi important en général peut prendre des mois. Nous n'annoncerons pas de partenariat avant que l'encre ait séché sur le contrat.

Boursier.com : La confiance alliée à la prudence en somme ?

M.G. Je suis confiant et conforté dans ma conviction par les résultats obtenus jusqu'à ce jour. En 2002 j'ai pensé qu'AstraZeneca (même si je respecte leur choix) faisait une erreur commerciale en abandonnant le projet, j'ai toujours été constant à ce sujet et j'ai pris le risque de continuer à construire. Je pense que le potentiel est énorme mais je ne cache pas l'importance des risques et qu'en cas d'échec des prochaines études sur naproxcinod la valorisation de NicOx serait affectée. Il ne faut pas "survendre" le projet. Mais il ne faut pas non plus le sous-estimer en présentant des éléments de façon négative, en occultant une partie du contexte.

G.B.

Source : Boursier.com

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