2007-11-23

Entretien avec Eric Castaldi, Damian Marron et Karl Hanks

«Nous n'avons pas de mauvaise nouvelle à annoncer !»

Boursier.com
Message 100% authentique envoyé cette semaine par un lecteur à la rédaction de Boursier.com. "Objet : NicOx. Texte : Bonjour, c'est quoi ce massacre sur le titre ?". Cher lecteur, nous avons justement posé la question au management de la société ! Le PDG Michele Garufi étant en rendez-vous, ce sont Eric Castaldi, directeur financier, Damian Marron, vice-président chargé du corporate development, et Karl Hanks, responsable des relations avec les actionnaires, qui se sont exprimés à l'occasion d'une téléconférence avec la rédaction.

Karl Hanks : Etant donné la performance récente du titre en bourse, nous pensons qu'il est important de répondre à vos questions car à notre avis les fondamentaux de la société n'ont pas changé, les programmes cliniques progressent favorablement et nous croyons que le comportement du titre est surtout lié au sentiment de marché négatif en général.

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En matière de performance en effet, le titre est aujourd'hui revenu à son niveau d'octobre 2006 ; c'est-à-dire avant la publication des résultats initiaux de l'étude 301 sur le naproxcinod, avant la réponse de la FDA indiquant qu'une étude à long terme sur les effets cardiovasculaires n'était pas requise, avant les données de MAPA, avant l'entrée en phase I du composé de Merck dans le domaine des antihypertenseurs et le passage directement en phase II (Preuve de Concept) de celui de Pfizer pour le traitement du glaucome...

Damian Marron : Tout à fait. Clairement aucun élément négatif significatif n'est intervenu à nos yeux, et nous n'avons pas de mauvaise nouvelle à annoncer! Fondamentalement, rien n'a évolué de façon défavorable, mais les marchés sont les marchés...
Karl Hanks : Ce n'est pas à nous de juger la valeur de la société. Ce que nous estimons, c'est que le niveau de risque fondamental sur le dossier NicOx était plus important à l'époque qu'il ne l'est aujourd'hui, du fait des éléments que vous avez évoqués. Il reste toujours des risques scientifiques et règlementaires, mais selon nous, ils sont beaucoup plus faibles qu'auparavant.
Eric Castaldi : D'après moi, ce qu'on constate aujourd'hui c'est évidemment une défiance envers les marchés d'actions. On parle aujourd'hui de récession économique aux Etats-Unis, l'évolution des changes inquiète fortement... On n'était pas du tout dans cette perspective il y a quelques mois ! Je pense que l'action souffre largement de cet environnement. Pour donner un exemple, alors que depuis 2005 la performance du titre NicOx reste conséquente, il est possible que certains actionnaires préfèrent limiter leur exposition aux actions et vendent, réalisant même aux cours actuels une plus-value certaine quitte à revenir ultérieurement. Mais au plan fondamental et notamment financier, NicOx reste dans le même cas de figure qu'avant !


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N'y a-t-il pas cependant un élément propre à la société, à savoir une polarisation excessive de certains intervenants sur le composé naproxcinod au point d'occulter la technologie et le reste du portefeuille ? Beaucoup ne s'intéressaient qu'à l'éventualité de la signature d'un partenariat dès 2007, et s'estiment déçus la fin d'année approchant...

Damian Marron : Cela tient peut être partiellement à ce fait. Nous avons toujours dit que notre objectif était de signer un partenariat avant le dépôt de la demande d'homologation à la FDA, soit avant la fin 2008. Certains espéraient plus tôt que plus tard... Mais là encore rien n'a changé dans notre stratégie ou nos perspectives : nous avons discuté, nous discutons et discuterons encore avec de possibles partenaires, dans la perspective de trouver un accord qui satisfasse à la fois le partenaire, la société NicOx ainsi que nos actionnaires !

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Je me souviens qu'en 2006, Michele Garufi nous expliquait dans un entretien que "le marché européen ne parle que de partenaire. C'est une erreur énorme à mon sens : il faut laisser aux équipes le temps de travailler. Aux USA, nos interlocuteurs sont plus intéressés par les fondamentaux et le développement du produit. On ne me demande pas d'emblée : à quand un partenaire ? Mais plutôt : où en est le développement, telle étude, etc. Si le produit est efficace et qu'il est bien développé, le bon partenaire se présentera de lui-même !". Les enjeux étaient déjà clairement posés, on ne peut pas accuser NicOx de manquer de pédagogie...

Eric Castaldi : Certes ! Nous avons toujours essayé de communiquer de manière raisonnable et équilibrée, en expliquant les risques ainsi que le potentiel de NicOx. Mais gérer les espérances et la psychologie du marché, ce n'est tout de même pas notre coeur de métier ! On ne peut pas gérer les espoirs des gens !
Damian Marron : Le meilleur signe de confiance dans notre projet et dans nos capacités à le réaliser, c'est le fait que nous avons d'ores et déjà commencé à investir dans les structures nécessaires à la commercialisation. Nous avons recruté le futur responsable commercial aux Etats-Unis, nous étions présents au plus grand congrès US de rhumatologie il y a quelques semaines, celui de l'American College of Rhumatology et notre présentation sur les données de la première étude de phase 3 pour le naproxcinod y a été très bien reçue, et nous allons accélérer les communications scientifiques l'année prochaine... Nous continuons d'investir dans cette optique en toute confiance !


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Michele Garufi soulignait aussi combien l'élaboration d'un partenariat constituait "une partie intégrante et délicate de notre travail". Les gens réalisent-ils l'ampleur et la complexité d'un accord commercial sur un produit tel que naproxcinod ?
Karl Hanks : Tous les partenaires potentiels prennent du temps pour examiner les données cliniques, faire leurs propres études sur le marché des anti-inflammatoires... Il en va toujours ainsi, un travail de longue haleine...
Damian Marron : Je pense en effet que les gens oublient par exemple que pour Pfizer ou pour Merck & Co. leurs équipes avaient passé avec nous près de deux années voir même plus avant que ne soit annoncés les accords intervenus en 2006. En pharmacie, tout se joue bien en amont.
Eric Castaldi : Pour reprendre votre point sur la focalisation du marché sur naproxcinod, nous pensons justement que les intervenants ne réalisent pas pleinement la valeur potentielle de ces accords avec Pfizer et Merck. Nous pensons qu'à l'avenir, il y aura un rééquilibrage en leur faveur par rapport à naproxcinod.


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Dans le contexte de marché actuel, plutôt chahuté donc et pénalisant pour le titre, comment concevez vous votre devoir auprès des actionnaires, en particulier les actionnaires individuels ?
Eric Castaldi : Il est, je crois, important que ces derniers réalisent que nous traitons tous les actionnaires de la même manière. NicOx a aujourd'hui une frange importante d'actionnaires individuels ce dont nous nous félicitons tout en réalisant que l'enjeu financier peut être important pour eux. Nous avons le même souci d'information à l'égard de tous. Il convient donc communiquer le plus largement possible...
Karl Hanks : En effet, par définition, les individuels sont isolés et nous ne pouvons tous les rencontrer comme nous le faisons lors de réunions avec des investisseurs institutionnels par exemple. Notre devoir c'est donc de communiquer comme nous le faisons aujourd'hui par exemple dans cette téléconférence, pour montrer à tous que nous sommes là, nous sommes ouverts à toutes les questions et prêts à discuter... Et à leur apporter notre soutien. Je rappelle que je suis toujours disponible pour répondre par email ; les réponses étant immédiates - et par téléphone si je suis disponible...


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Le mot de la fin ?
Eric Castaldi : En interne, il n'y a aucun changement chez NicOx. Nous restons très optimistes et complètement mobilisés pour continuer les développements !

Guillaume Bayre

Source : Boursier.com

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