2008-03-09

Le Revenu : restez à l'écart

LE REVENU 14 Semaine du 7 au 13 mars 2008 N° 960

Nicox, une équation difficile

Dans un marché défavorable, le laboratoire est aussi pénalisé par de lourdes incertitudes sur son médicament vedette.

Le premier laboratoire français de biotechnologie est confiant. Il affiche au titre de l'exercice 2007 un niveau de pertes maîtrisé et une trésorerie confortable de 170 millions d'euros. Nicox compte ainsi financer en 2008 les dernières études cliniques portant sur le Naproxcinod, son produit vedette contre l'arthrose, mais aussi tenir jusqu'à mi-2009, date à laquelle il devrait demander sa mise sur le marché aux États-Unis. Points d'interrogation. Les incertitudes sont pourtant loin d'être dissipées. Le risque clinique, jugé aujourd'hui assez faible, demeure jusqu'à la fin des essais de phase ni, qui seront réalisés aux troisième et quatrième trimestres 2008. Et il est peu probable qu'un partenaire commercial se dévoile d'ici là. «Les grands laboratoires ne veulent plus se tromper dans leurs accords de licence avec les sociétés de biotechnologie. Us préfèrent payer plus cher mais avoir le maximum de garanties», souligne Cédric Moreau, analyste chez Natixis et par ailleurs à l'achat sur le titre. Difficile en attendant de valider la stratégie commerciale de la société. En outre, «le risque réglementaire pour un tel produit existe, poursuit l'analyste. Nicox en est conscient et va mener deux nouvelles études cliniques en renfort». Car si les autorités américaines limitent les indications du médicament, son potentiel commercial, estimé à 1 milliard de dollars, sera mis en cause. Et avec lui une grande partie de la valorisation de Nicox.

Si ce produit ne devient pas un blockbuster, les scénarios des investisseurs seront invalidés dans la douleur.

P.-L.G.


Notre conseil

Restez à l'écart. Si les perspectives sont attrayantes, l'investissement est
très audacieux et s'apparente à du capital-risque.

Aucun commentaire: