2008-08-22

Nicox s'explique

Alors que Nicox est très attaqué après l'étude de Goldman Sachs, Karl Hanks, responsable de la communication de la biotech française réaffirme la confiance de la société sur le potentiel commercial du naproxcinod.

Comment réagissez-vous à l'étude de Goldman Sachs qui relativise les effets cliniques de l'anti-inflammatoire développé par Nicox ?
Nous avons été surpris par l'effet brutal que cette étude à eu sur le cours de Nicox alors que nous allons rendre publics les résultats de la deuxième étude de phase III (302) sur le naproxcinod en septembre. L'argumentation de Goldman Sachs se base surtout sur des études de phase I et II dans lesquelles la pression artérielle n’était pas mesurée de façon standardisée. L’objectif principal de l’étude STAR était de mesurer les effets gastro-intestinaux par endoscopie. Or il est connu que cet acte médical plutôt angoissant interfère avec les mesures de pression artérielle, celles-ci n’étant donc pas pertinentes sur le plan clinique.

Goldman Sachs affirme que les effets du naproxcinod ne seront pas suffisamment significatifs pour faire de ce traitement un blockbuster.
Je ne suis pas d'accord avec ces conclusions. Le marché des anti-inflammatoires contre l'arthrose concerne le plus souvent des personnes âgées sujettes à l'hypertension. Leur proposer un traitement qui n’a pas d’effet sur la pression artérielle, en particulier chez les patients hypertendus, comme notre première étude de phase III (301) l’a confirmé pour le naproxcinod, ouvre à Nicox un marché potentiel de plusieurs millions de personnes. Le retrait du Vioxx a montré que les besoins sur ce segment précis restaient énormes. J’ajouterai que, jusqu’à présent, il n’y a aucun médicament qui a montré ne pas avoir d’effet sur la pression artérielle à long terme, et le naproxcinod serait donc le premier à aller dans ce sens.

Justement, le bureau d'analyse précise que l'anti-inflammatoire actuellement utilisé, le naproxène, n'a pas forcément d'effet hypertenseur puisque la notice de ce médicament n'en fait pas mention aux États-Unis.
Là encore, ce n’est pas le cas. Goldman Sachs a dû utiliser une notice vieille de trois à quatre ans. La nouvelle notice du Naprosyn (le nom américain du naproxène) le stipule clairement.

Nicox a-t-il avancé dans la recherche d'un partenaire industriel pour commercialiser le naproxcinod ?
Notre principal critère pour le choix d’un partenaire de co-commercialisation pour le naproxcinod est qu’il doit avoir une force de vente auprès des médecins généralistes aux Etats-Unis, de manière à maximiser son potentiel commercial. Nous discutons avec des grosses entreprises pharmaceutiques et avec des entreprises pharmaceutiques spécialisées qui répondent à ce critère, et nous avons pour objectif de signer un accord d’ici mi-2009.

Pouvez-vous toujours déclarer que le naproxcinod peut devenir un blockbuster ?

Tout à fait. Nous misons toujours sur un milliard de dollars de vente au moins. Nicox reste très confiant dans le potentiel du traitement développé. Les résultats de trois autres études sont attendus au quatrième trimestre (étude 303 sur l'arthrose de la hanche et études 111 et 112 de mesures ambulatoires de la pression artérielle) avant la soumission d’un dossier de NDA (New Drug Application) prévue mi-2009. Nous restons concentrés sur la finalisation des études cliniques en cours et l’obtention de leurs résultats, et nous pensons que ceux-ci parleront d’eux-mêmes.

Propos recueillis par Laurent Grassin

Source : Le Revenu

Aucun commentaire: