2007-10-11

Article de la Tribune

La valorisation de NicOx fait débat

La première biotech française souffre d'une forte volatilité en Bourse. Les avis sont partagés sur les perspectives de son premier médicament. C'est devenu une question de foi. Le Naproxinod de NicOx arrivera-t-il sur le marché sans encombre ? Les experts sont partagés sur ce sujet brûlant, dont dépend une bonne partie de la valorisation de NicOx, première biotech cotée à Paris avec une capitalisation de 786 millions d'euros. Le médicament en question, destiné au traitement de l'ostéoarthrite pourrait en effet être promis à un futur brillant : il s'agit de la molécule la plus avancée du portefeuille de produits du groupe, et il vise un marché très large. Seulement la FDA américaine est particulièrement tatillonne sur cette classe d'anti-inflammatoires à laquelle appartenait le Vioxx de Merck, qui a entraîné de nombreux accidents cardio-vasculaires. Fin septembre, l'autorité de régulation américaine a d'ailleurs refusé au Prexige de Novartis, un autre médicament appartenant à la même classe thérapeutique, l'autorisation de mise sur le marché.

OBSTACLES REGLEMENTAIRES
Le Prexige, qui est commercialisé en Europe actuellement, aurait en effet des effets secondaires dangereux sur le foie. Le médicament a aussi été retiré en Australie et au Canada. Ce revers de Novartis est à double tranchant. Pour CM-CIC, " chaque déboire du Prexige ne peut être perçu que favorablement " pour le Naproxinod. Pour la Société Générale, en revanche, les difficultés de Novartis n'avantagent pas le composé deNicOx : elles devraient au contraire " dissuader tout partenaire potentiel d'investir dans ce domaine ", alors même que la société française aura besoin de s'arrimer à un réseau commercial puissant pour lancer son médicament. Selon la banque, NicOx devrait donc se lancer dans une nouvelle étude des effets secondaires cardio-vasculaires et gastro-intestinaux du médicament. " La molécule pourrait rencontrer des obstacles réglementaires avant d'atteindre le marché américain, étant donné la position conservatrice de la FDA sur des produits similaires ", prévenaient aussi, hier, les analystes de Credit Suisse. Si le Naproxinod pèse près de 55 % de la capitalisation de NicOx, selon la Société Générale, le groupe dispose toutefois d'autres produits en portefeuille, notamment en collaboration avec Pfizer dans le glaucome, qui pourraient connaître des développements prometteurs dans un proche avenir et surtout en 2008. Et stabiliser les errements de l'action.
(La Tribune, 10/10/2007)

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