2007-11-26

Article dans Les Echos

C'est la Berezina pour la biotech française à la Bourse de Paris. Depuis la fin du mois d'octobre, les entreprises du secteur, souvent cotées depuis peu sur le marché, ont baissé de 19 % en moyenne, avec un plongeon de près de 30 % pour NicOx, première valeur des biotechnologies dans l'Hexagone.

Le massacre touche indifféremment les capitalisations relativement élevées du secteur (NicOx, Transgene) et les moins valorisées (ExonHit Therapeutics, Metabolic Explorer, Genfit, BioAlliance Pharma...). Dans le même temps, l'indice CAC 40 n'a baissé que d'environ 5 % et l'indice des valeurs moyennes CAC Small 90 de 13 %.

Pourquoi une telle hémorragie ? Il n'y a pas de raison fondamentale liée à des difficultés particulières de ces entreprises, souligne François Hamon, chez CM-CIC Securities. Comme l'ensemble des places financières, le marché français dans son ensemble a été pénalisé, ces dernières semaines, par la crainte d'un ralentissement de l'économie américaine lié à la crise des prêts immobiliers à risque (« subprime »). Les gestionnaires de fonds ont pris leurs bénéfices, surtout à l'approche de la fin de l'année, où leurs performances sont fixées sur douze mois.

Les valeurs les plus risquées et les moins liquides sont en première ligne, comme les biotech françaises, dont la capitalisation boursière se situe entre 100 et 500 millions d'euros, voire moins. De plus, « le niveau de valorisation de ces valeurs est souvent extrêmement élevé, compte tenu de leurs portefeuilles de médicaments en développement », note Grégory Moore, chez Montségur Finance.
Une opportunité

Mais la panique est mauvaise conseillère. Les analystes de Natixis estiment que, face à la morosité des grandes valeurs pharmaceutiques, de plus en plus exposées à la pression sur les prix, les sociétés de biotechnologie voient leur pouvoir de négociation s'accroître régulièrement. « La reconnaissance de leur capacité de découverte de nouvelles molécules et technologies se traduit par une croissance exponentielle du nombre d'accords les impliquant », soulignent-ils.

De plus, les accords que passent les biotechs avec d'autres laboratoires, souvent des grands de la pharmacie, se font à des prix de plus en plus élevés. Le montant moyen des transactions a été « multiplié par sept entre 1992-1994 (21 millions de dollars) et 2004-2006 (144 millions de dollars) », selon Natixis. La période actuelle de basses eaux pourrait donc être l'occasion de se positionner dès maintenant à l'achat. Certains l'ont déjà compris.

THOMAS LE MASSON

Source : Les Echos du 26/11/2007

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