2008-10-25

ENTRETIEN: NicOx joue son avenir en 2009 - PDG

Thomas Varela DOW JONES NEWSWIRES
PARIS (Dow Jones)--
2009 pourrait être l'année d'un changement de dimension pour NicOx (7413.FR), qui mise sur le succès de son anti-inflammatoire naproxcinod pour passer du statut de société de recherche à celui de véritable laboratoire intégré, a déclaré son président-directeur général Michele Garufi lors d'un entretien accordé à Dow Jones Newswires.
Ce médicament contre l'arthrose, s'il rencontre le succès escompté, serait le premier véritable "blockbuster" de NicOx, et dispose du potentiel pour dépasser le milliard de dollars de chiffre d'affaires aux Etats-Unis à l'horizon 2012-2013, a estimé son PDG.
NicOx compte poursuivre sa croissance de manière indépendante mais le fort développement attendu du naproxcinod, s'il se concrétise, pourrait aiguiser l'appétit d'éventuels prédateurs, a reconnu M. Garufi."L'efficacité du produit est là. Et cela peut changer la face de notre société", a-t-il déclaré.
Aujourd'hui, la société de biotechnologie emploie 135 personnes, essentiellement dans ses laboratoires de recherche et développement. Son chiffre d'affaires provient des sommes versées par ses partenaires dans le cadre de programmes de recherche, soit 2,9 millions d'euros au cours des trois premiers trimestres de 2008.
Mais le groupe compte utiliser le naproxcinod comme tremplin pour se transformer de "société de recherche en laboratoire intégré disposant d'une force de vente", de services marketing et d'une gamme diversifiée de médicaments, déclare Michele Garufi. L'objectif de NicOx est de déposer à l'été 2009 la demande d'autorisation de son produit sur le marché américain, qui constitue sa priorité, la demande d'homologation du produit en Europe ne devant intervenir que dans un second temps.
Deux premières études de phase 3 ont déjà fourni des résultats positifs sur le naproxinod, dont les chances de commercialisation semblent aujourd'hui élevées, selon les analystes, qui soulignent que contrairement aux traitements actuellement sur le marché, le naproxcinod n'a pas d'effet secondaire négatif sur la pression artérielle des patients.
Michele Garufi indique avoir déjà entamé les discussions visant à trouver un partenaire pour la commercialisation du produit aux Etats-Unis. "Nous avons discuté avec plusieurs laboratoires, mais pas avec Pfizer qui dispose déjà du Celebrex, qui lui apporte un chiffre d'affaires de 1,8 milliard de dollars chaque année", affirme-t-il.
Sur le seul marché américain, NicOx mise sur un chiffre d'affaires compris entre 500 millions et 2 milliards de dollars pour le naproxinod, son PDG précisant que les ventes dépendront de la taille du partenaire retenu et de ses efforts en termes de marketing.
Tout n'est pas joué pour autant pour NicOx et la dernière étude de phase 3, attendue avant Noël, sera déterminante. M. Garufi ne cache pas qu'un échec pourrait ouvrir une période difficile, voire la fin pure et simple de l'aventure NicOx, entamée en 1996, avant de temporiser: "Ces résultats ont peu de chances d'être mauvais, peut-être 5%". Ce sera en tout cas, selon le dirigeant, "la fin d'un marathon" pour la société qu'il a contribué à créer et qu'il dirige depuis plus de dix ans.
Sans attendre les résultats des derniers tests, le groupe prévoit déjà de procéder à des acquisitions ciblées afin d'accompagner sa transformation en groupe pharmaceutique: pour rentabiliser les investissements prévus, NicOx pense notamment à mettre la main sur des médicaments susceptibles d'être prescrits par les médecins intéressés par le naproxcinod, comme les rhumatologues ou les orthopédistes.
"Nous sommes en train de bouger", confie Michele Garufi, qui souhaiterait procéder en 2009 à des acquisitions ciblées de petites sociétés développant des traitements négligés par les grands laboratoires.
La perspective que le naproxcinod atteigne le statut de "blockbuster" pourrait toutefois aiguiser les appétits des grands groupes du secteur, d'autant que la chute du cours de Bourse de NicOx autour de 5 euros, soit une baisse des deux tiers depuis le mois de mai dernier, en fait une cible vulnérable.
"Personnellement, je n'ai pas envie de vendre et si une offre était faite aujourd'hui, elle ne serait sûrement pas à la hauteur de la valeur réelle de NicOx", déclare le dirigeant, tout en reconnaissant que les actionnaires du groupe pourraient ne pas partager son point de vue. Michele Garufi détient personnellement un peu plus de 2% du capital de NicOx.
Quant aux autres traitements expérimentaux de NicOx, leur arrivée sur le marché n'est pas prévue avant 2012 ou 2013. Le groupe a subi un revers cette année lorsque son partenaire américain Pfizer Inc. (PFE) a annoncé qu'il renonçait à développer le traitement du glaucome mis au point par le groupe français.
"Nous avons toujours dit qu'il y avait un avenir pour notre molécule et nous comptons poursuivre ce projet, seuls ou avec un nouveau partenaire", insiste toutefois Michele Garufi, alors que plusieurs analystes avaient vu dans la décision de Pfizer l'arrêt de mort de ce programme.
"Pfizer n'est plus intéressé parce que selon lui ce traitement a peu de chances d'atteindre le milliard de dollars de chiffre d'affaires, alors que son médicament actuel, le Xalatan, tombe dans le domaine public en 2011", explique le dirigeant. "Mais nous voyons toujours un potentiel de chiffre d'affaires de 200 à 300 millions de dollars dans ce traitement. C'est pourquoi nous négocions actuellement le rachat des droits à Pfizer afin d'en poursuivre le développement".
-Thomas Varela; Dow Jones Newswires; +33(0)1 40 17 17 72; thomas.varela@dowjones.com

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October 24, 2008 10:05 ET (14:05 GMT)
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Via Easybourse

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