2009-03-11

Credit Suisse doute d'un partenariat avec une "big pharma" pour le naproxcinod

(Tradingsat.com) - Credit Suisse a abaissé mardi son objectif de cours sur NicOx, à 8,9 euros, au lieu de 15,5 euros précédemment. Le broker ne croit plus que le pic de ventes du naproxcinod, le candidat médicament phare de la société de biotechnologie, atteindra 2,5 milliards de dollars comme il le pensait auparavant, mais plutôt 1 milliard de dollars en 2020. Si cette nouvelle estimation confère encore au produit un potentiel de blockbuster, Credit Suisse avertit que le naproxcinod pourrait faire face à des obstacles réglementaires significatifs avant d'atteindre le marché, « en particulier aux Etats-Unis compte tenu la prudence de la FDA sur des produits similaires ».

Le broker estime en outre que les données publiées par NicOx sur son produit en décembre dernier étaient « modestement positives ». Il reconnaît néanmoins que les données compilées des trois études de phases III (301, 302 et 303) ont montré une diminution statistiquement significative de la pression artérielle systolique et diastolique avec l'utilisation du naproxcinod par comparaison avec le naproxène, l'anti-inflammatoire de référence actuellement en vente sur le marché.

Bizarrement, alors que Credit Suisse indique attendre des données cliniques complémentaires pour l'American College of Cardiology (ACC) qui a lieu fin mars, le broker ne fait pas mention des données d'ores et déjà publiées sur le site de l'ACC, et qui montrent l'impact favorable du naproxcinod sur la pression artérielle de différentes catégories de patients atteints d'une ostéo-arthrite.

Credit Suisse semble par ailleurs accorder de l'importance au fait que le naproxcinod n'a pas selon lui « démontré une amélioration (statistiquement significative) aux effets gastro-intestinaux de son composé mère, le naproxène ». Le broker rappelle que le refus d'Astra (qui n'avait alors pas encore fusionné avec Zeneca) de poursuivre le développement du naproxcinod il y a plusieurs années avait suivi l'échec de l'étude STAR. Selon lui, la décision d'AstraZeneca de nouer ensuite un partenariat avec Pozen « illustre bien l'importance d'un profil amélioré en matière d'effets secondaires gastro-intestinaeux ».

A ce sujet, Michele Garufi, le PDG de NicOx, expliquait dans une interview à Tradingsat en décembre dernier : « Le PN 400 est l'association de deux molécules existantes, l'anti-inflammatoire non stéroïdien naproxène et l'esomeprazole, qui est l'anti-ulcéreux d'Astrazeneca. […] le produit de Pozen cherche à diminuer la toxicité gastro-intestinale du naproxène, il ne modifie pas son impact sur la pression artérielle. »

Pour mémoire, en février 2003, NicOx avait annoncé les résultats de STAR, une étude de phase 2 dans laquelle le naproxcinod avait démontré un avantage concernant le naproxène sur le critère d'évaluation principal (incidence des patients présentant au moins un ulcère gastro-intestinal de 3 mm ou plus), mais ce résultat n'était pas statistiquement significatif.

Enfin, si Credit Suisse reconnaît qu'un partenariat avec un grand groupe pharmaceutique serait l'idéal pour développer le potentiel du naproxcinod, le broker juge un tel scénario de plus en plus improbable en raison de la "modeste différenciation" du produit et du "risque réglementaire".

Source : Tradingsat

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